La soirée de lancement de la cinquième collection Holyday Collector de Lacoste, Polo de Porcelaine, par le créateur chinois Li Xiaofeng, a attiré au Musée des Arts et Métiers une foule de fashion bobos. Si le cocktail était une réussite, ce n'est pas le cas (hélas) de la pièce maîtresse de cette nouvelle collection. Certes, l'assemblage de tessons de porcelaines de Chine soudés les uns aux autres par du fil argenté est une sculpture originale et surprenante, mais que dire du vêtement final, sinon qu'il est infâme ?
Il se présente ainsi : un polo dans les tons bleus, de multiples arabesques (ou chinoiseries au choix) aux motifs de lotus, fragmentées par des "cassures" blanches. Une inventivité réduite à son minimum syndical, un goût à la limite du supportable, une pièce qu'on voit difficilement avec quoi accorder. La marque ne déclinera même pas le modèle sous différents coloris... On était en droit de s'attendre au moins à un petit crocodile en vraie porcelaine (les organisateurs de la soirée ont bien été capables de mettre en libre service des éventails aux couleurs du polo desquels pendaient un carré de porcelaine). Ne serait-ce qu'une touche d'originalité !
Pour ceux qui en ont les moyens, mieux vaut acheter la sculpture (exposée à Pékin avec les autres créations de Li Xiaofeng à l'automne 2010)
et s'en faire un vase que de porter le polo, qui sera disponible à partir de novembre 2010 en édition limitée (Dieu merci) à la modique somme de 150€... Quant à nous, on retiendra donc davantage le champagne (encore que vite épuisé par les invités) et les amuses-bouche asiatiques que la nouvelle création du Chinois. Lacoste, qui agonise depuis longtemps, a-t-il signé son arrêt de mort ?
Solal de La Grandville
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